Publié le 02 avril 2025
Pierre CARLONI, chargé d'études statistiques et qualitatives à la Direction observation et évaluation, témoigne du bilan CEP réalisé par France compétences.

Pour commencer, pourriez-vous nous présenter en quelques mots le bilan CEP et ses principaux enjeux ?
Ce bilan est un exercice annuel réalisé par France compétences à partir d’AGORA. Il stabilise le nombre de nouvelles entrées en CEP au cours de l’année précédente. Son périmètre couvre l’ensemble des opérateurs du CEP (Apec, France compétences pour le réseau Avenir actifs, Cap emploi, France travail et Missions locales). Il nous permet ainsi d’observer qu’un actif sur dix a eu recours au CEP en 2023.
Le bilan intervient chaque année au printemps pour alimenter au niveau national, le Jaune budgétaire de la formation professionnelle et le Rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle et du CEP transmis au Parlement, ainsi que les rapports de suivi régionaux produits par les Transitions Pro partagés en CREFOP.
De quelle manière sont exploitées les données d’AGORA pour assurer le suivi du CEP ? Auriez-vous d’autres exemples concrets d’utilisation à nous partager ?
Au-delà des rapports annuels mentionnés, le suivi du CEP peut être effectué en continu dans un espace de suivi dédié, mis à disposition par la Caisse des Dépôts pour les opérateurs du CEP et la DGEFP. Cet espace offre une visibilité immédiate et permet des ajustements en temps réel par les opérateurs, bien que certaines informations puissent faire l’objet d’actualisations ultérieures. Actuellement, l'accès à cet espace est réservé, mais il pourrait être étendu à d'autres partenaires d'AGORA à l'avenir, en fonction des besoins et des évolutions du dispositif.
Par ailleurs, au titre de la mission d’évaluation qui lui est confiée par l’arrêté fixant le cahier des charges du CEP, France compétences a récemment réalisé des travaux statistiques sur l’usage du service et le devenir des publics sortis de CEP au cours de l’année 2023. Ils ont également été l’occasion d’éclairer des sujets jusqu’alors peu documentés à partir d’AGORA, tels que les liens entre le CEP et la formation, le dispositif démissionnaire ou la question du multi-accompagnement.
Pourriez-vous nous partager quelques éléments de la feuille de route 2025 concernant AGORA et son rôle dans le suivi du CEP pour l’ensemble des opérateurs ?
Comme chaque année, le bilan du CEP est reconduit en lien avec les opérateurs, la DGEFP et la Caisse des Dépôts. Ce cadre est propice aux échanges sur la complétude et la qualité des données partagées dans AGORA mais également pour remettre en discussion les indicateurs pertinents pour suivre le CEP et les modalités de leur diffusion élargie.
Une attention particulière sera portée aux incidences du déploiement de la loi «pour le plein-emploi» sur l’écosystème des opérateurs du CEP, les éventuelles évolutions du contenu des services de conseil et l’alimentation d’AGORA.
À la demande de la commission évaluation, France compétences poursuivra ses travaux sur le CEP en se penchant notamment sur son rôle d’outil pour la reconversion professionnelle. Centrée sur des actifs occupés connaissant un passage par le chômage, cette étude sera conduite en partenariat avec l’Apec et l’Unédic.

Pierre CARLONI
Chargé d’études statistiques et qualitatives
Direction observation et évaluation